[Chapitre 1] [La violence ne résout rien… ou presque] (RP solo de Fulla)

Le pays d’Elendil… le plus petit territoire du monde…
L’argent commence à se faire rare dans les caisses du royaume à cause de la tendance trop dépensière de l’ancien dirigeant. Ogme, le roi actuel, va bientôt devoir céder un autre morceau du peu de terre qu’il possède s’il ne veut pas être entièrement absorbé par les autres pays.
Il fait convoquer son fils, Tudal, dans la salle du trône.

[Ogme] Mon fils ! J’ai besoin de toi.
[Tudal] Ah bon ?
[Ogme] Comme tu le sais, les caisses de l’état sont vides et je n’arrive pas à tenir ma promesse sur l’augmentation du pouvoir d’achat…
[Tudal] Tiens, ça me rappelle quelque chose…
[Ogme] Tu dis ?
[Tudal] Rien, continue je t’écoute.
[Ogme] La guerre opposant Elessar à Nénharma s’intensifie et les premières batailles vont bientôt commencer ; leurs frontières de notre côté ne sont plus aussi bien surveillées.
[Tudal] Que veux tu faire ?
[Ogme] J’aimerais en profiter pour lancer des offensives sur certains de leurs villages et nous renflouer un peu.
[Tudal] Quel est mon rôle ?
[Ogme] Tu vas créer et diriger le bataillon chargé de cette opération : il ne doit pas se faire repérer, mais doit être assez volumineux pour imposer sa loi.
[Tudal] Bien, père, je vais m’en charger… comment dois je nommer ce groupe aux soldats ?
[Ogme] Le nommer aux soldats ?
[Tudal] Oui, un titre pompeux donne toujours plus envie aux gens de s’engager…
[Ogme] Ah bon… bah… que penses tu de CRS ?
[Tudal] CRS ?
[Ogme] Causeurs de Ravages Spécialisés.
[Tudal] Ah ouai c’est pas mal… je prend.
[Ogme] Parfait. A présent, vas, mon fils ! Sauve l’honneur de notre pays…
[Tudal] … et, surtout, son porte monnaie, je sais.

Sur cette conclusion fort juste, Tudal quitte la pièce.

Suite à la formation d’un groupe de courageux (et surtout bourrins) bandits composé de cinq manieurs de hache et de quatre mercenaires, Tudal décide qu’il est temps de s’équiper convenablement. Il retourne donc voir son père histoire de demander un peu d’argent…

[Ogme] Pauvre fou ! D’où veux tu que je te sorte quoi que ce soit ?
[Tudal] Mais père, c’est un investissement.
[Ogme] Greuh ?
[Tudal] En me donnant l’argent, je vais acheter de meilleurs armes ; si j’achètes des meilleurs armes, le groupe sera plus efficace ; si le groupe est plus efficace, on va piller plus de villages ; et donc on va faire un maximum de bénéfices !
[Ogme] Tu m’embrouilles, là…
[Tudal] Je ne pense qu’à mener la mission que tu m’as confiée à bien. Fais moi confiance !
[Ogme] Je te rappelle que tu es mon fils.
[Tudal] Et ?
[Ogme] Je sais très bien qu’on ne peut PAS me faire confiance, j’suis hypocrite. J’imagine même pas ce que ça donne avec toi !
[Tudal] Tu me vexes.
[Ogme] Bon, va pour un petit budget… 1000 écus argent ?
[Tudal] Super j’vais pouvoir acheter des armes en bois !
[Ogme] Bon, 2000 alors ?
[Tudal] Trop bien on pourra se procurer à manger pour une journée avec ça…
[Ogme] Bon tu veux combien ?!
[Tudal] 10 000.
[Ogme] Mais tu veux ma ruine ?!
[Tudal] Tu es déjà ruiné… un peu plus un peu moins…
[Ogme] Tu veux m’achever, bourreau de fils ?
[Tudal] J’aurais peut être de quoi financer l’expédition avec l’héritage.
[Ogme] J’ai compris, j’vais faire un effort… mais pas plus de 9000 écus, d’accord ?
[Tudal] Va pour 9000.

Quelques minutes plus tard, le fils du roi ressort les poches pleines de fric qu’il va se faire une joie de dépenser. Un de ses bandits s’avance vers lui…

[Bandit] Chef on fait quoi maintenant ?
[Tudal] On va s’acheter des armes à Starko.
[Bandit] Starko ? La ville pas trop loin de la capitale ?
[Tudal] Excat.
[Bandit] Pourquoi ici et pas ailleurs ?
[Tudal] Parce que je suis claqué de fric là et qu’on trouve les meilleures tavernes !
[Bandit] Et l’équipement ?
[Tudal] On se le paiera avec le reste.
[Bandit] Ok j’vois !

C’est ainsi que, deux jours plus tard, le groupe qui avait quitté la capitale arrive à destination. Il se rend dans la taverne « O’Karsher », réputée pour ne pas accepter les personnes de moins de vingt ans, mais également pour servir les meilleures bières ! Tudal discute avec le tavernier qu’il connaît depuis l’année dernière.

[Tudal] Alors comment ça se passe ton commerce ?
[O’karsher] De mieux en mieux ! Les clients sont vraiment variés ces derniers temps.
[Tudal] Ah bon ? Mais pourquoi donc ?
[O’karsher] La peur.
[Tudal] Huh ?
[O’karsher] Tu sais bien que le pays a des problèmes avec un tueur en série ces derniers temps…
[Tudal] Ah ! La… « faucheuse », c’est ça ?
[O’karsher] Yep. Vu que ce p’tit village a jamais été attaqué une seule fois depuis tout ce temps, alors que ceux autour ont déjà été démolis depuis belle lurette, les gens pensent être en sécurité ici. Et vu qu’en plus ma taverne avait une sacrée réputation à la base, ils viennent tous ici !
[Tudal] Tu m’en dirais tant. Ressers-moi une bière, veux-tu ?

Pendant ce temps, dehors en ce début d’après midi un peu froid, les villageois s’exercent à leurs tâches respectives : certains travaillent dans les champs, d’autre puisent de l’eau, il y en a même qui s’occupent de l’étable. Bref, tranquille… le moment idéal pour se bourrer la gueule en somme.

Au fond de la salle, un manteau se tien immobile, assis à une table, seul. Un manteau couleur corbeau, à côté duquel est déposé un étrange bâton. De là où se trouvait les clients de la taverne, aucun ne pouvait affirmer si l'habit recelait une quelconque présence de vie... Et même si c'était le cas, ils auraient sans aucun doute avancé avec certitude que la personne dormait d'un sommeil profond.

Ils auraient tous eu tord.

Fulla, les yeux parfaitement ouverts, contemplait l'infini de ses yeux émeraudes. Sans que personne ne puisse l'entendre, elle murmurait à ce qui semblait être le vide des mots inquiétants.

"Nahash, où sommes nous?"

Quelle n'aurait pas était la surprise de ceux qui auraient pu entendre le vide répondre à la jeune fille dans une sorte de sifflement...

"Nahash pense que nous sommes toujours à Elendil."

"As-tu encore soif?"

"Nahash n'a pas aimé le sang des villageois du village d'avant... Nahash est assoiffé..."

"... Bien."

"Et n'oublie pas Fulla, même si Nahash n'a pas soif, tu es la seule à avoir le droit de vivre... La seule et unique."

"Oui, Nahash."

La présence de Fulla ne passe pas inaperçu aux yeux de tous, et un des employés s’approche du manteau. Pensant la personne endormir, il lui secoue un peu l’épaule pour la réveiller.

[Employé] Hep m’sieur… ou m’dame… bref, si vous voulez rester, faut consommer. Prenez au moins une bière !

S'il avait seulement posé la question, le tavernier aurait pu s'en sortir sans une égratignure. Il avait cependant fallu qu'il touche l'épaule de la jeune fille...
Qui se dégagea d'un geste vif, et pourtant parfaitement contrôlé.
Qui s'en suivit d'une voix sans timbre froide comme la mort.

"... Ne me touche pas."

Puis lorsque le tavernier eu suffisamment reculé, Fulla posa sa main sur le manche de son bâton. Elle n'aurait pas d'autre choix que de tous les tuer maintenant, si leur harcèlement persistait... Et autant dire que ce n'étais pas le remord qui la rongerais si le cas se présentait.